Les cosmétiques à la loupe sur le net : composition et sécurité

  • Pourquoi une cosmétique naturelle et bio? Que propose-t-elle vraiment ? Pourquoi s’embêter avec des tambouilles maison ou payer des produits labellisés? Est-ce une lubie?? Les grandes marques mainstream ne sont-elles pas sûres?

Autant de questions que vous vous posez peut-être et que je partage. C’est le documentaire La grande invasion, consacré aux perturbateurs endocriniens, qui m’a mis la puce à l’oreille. Il énonce (et dénonce) la présence de ces composés dangereux dans notre environnement quotidien : objets, revêtements de voiture ou de bâtiments… et cosmétiques. Interviewé par le réalisateur, un scientifique répond à la question « quel unique conseil de santé publique donneriez-vous aujourd’hui face aux perturbateurs endocriniens? » par « Aux femmes enceintes, je dirai zéro cosmétique pendant la grossesse ». Cette phrase m’a marquée : les cosmétiques représenteraient-ils une menace si importante sur la santé des bébés à naître? Et pour nous qui en consommons quotidiennement, qu’en est-il?

Quelques lectures plus tard, je découvre l’action de l’association Slow Cosmétique qui sensibilise sur les compositions douteuses de beaucoup de soins et propose des alternatives. En effet, les cosmétiques sont des associations chimiques dont la formulation a pour but de créer des produits ayant certaines propriétés, notamment sur la peau (couche supérieure, l’épiderme). Mais, dans une logique industrielle d’efficacité qui se veut spectaculaire à bas coût, les formulations sont devenues de plus en plus complexes et recourent à des composés issus de la pétrochimie par exemple.

Or, quelques rapides recherches éclairent sur l’innocuité toute relative de ces ingrédients, voire leur dangerosité certaine. Comme pour les additifs alimentaires, il faut apprendre à lire les étiquettes en attendant le jour où nos politiques de santé publiques prendront le pas sur les logiques commerciales. En effet, les composants des cosmétiques traditionnels répondent à des exigences simples (effet à court terme, faible coût de production, stabilité dans le temps) et non à la question capitale des conséquences de leur utilisation combinée (effet cocktail) ou répétée dans le temps, à moyen et long terme (accumulation dans le corps et risques associés).

  • Comment se prémunir et faire le tri face à l’immense choix de cosmétique, et toutes les promesses qu’ils formulent? 

D’abord, comprendre la différence entre un produit traditionnel et un produit naturel, voire bio. Un produit traditionnel a recours à des produits de synthèse, des dérivés pétrochimiques, des alcools gras, des matières « plastiques » (silicones et polymères), des tensioactifs très transformés. Certains présentent des risques allergènes, irritants, de perturbation endocrinienne, sont fabriqués à l’aide d’un gaz cancérigène, ou sont très nocifs pour l’environnement.

Un produit naturel utilisera des ingrédients d’origine végétale (eaux florales, huiles végétales, émulsifiants et tensioactifs dérivés du végétal, etc..). Mais les conservateurs utilisés peuvent être irritants, les huiles végétales peuvent être estérifiées (ce qui les rend « mortes », sans véritable propriété) et les ingrédients d’origine végétale peuvent être issus dune agriculture intensive synonyme de l’utilisation de nombreux adjuvants comme les pesticides. Attention donc au greenwashing, qui consiste à vendre des produits à « 97% d’origine naturelle » mais contenant des ingrédients problématiques. Ces produits demandent une lecture attentive de leur étiquette donc.

Un produit labellisé bio  répond à un cahier des charges strict, interdisant certains ingrédients et imposant un pourcentage minimum d’ingrédients d’origine naturelle entre autres.

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Le label Ecocert est un organisme Français de contrôle et de certification. Il impose :

–  minimum de 95% d’ingrédients d’origine naturelle et transformés selon des procédés respectueux
– Pas de parfum de synthèse ni colorants de synthèse, ni silicones,…etc 

– Quelques conservateurs de synthèse sont autorisés mais sont définis strictement
– Pas de test des produits finis sur les animaux

– Pas de matières premières animales extraites d’animaux vivants ou morts

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Le label Cosmebio :

– Au minimum : 95% d’ingrédients naturels ou d’origine naturelle.
– Au minimum : 95% des ingrédients végétaux sont issus de l’Agriculture Biologique
– Au minimum : 10% de l’ensemble des ingrédients sont issus de l’Agriculture Biologique

D’autres existent, ils sont très bien présentés dans les liens que je présente en fin d’article. Pour les vegan et ceux qui, comme moi, sont sensibles à la cause animale, il faut aussi se renseigner sur la présence ou non d’ingrédients d’origine animale et sur la politique de chaque marque en terme de test sur les animaux.

  • Apprendre à lire les étiquettes : la liste INCI

La liste INCI est une nomenclature imposant aux cosmétiques d’afficher la liste exhaustive de tous leurs ingrédients. Elle est présente soit sur l’emballage, soit sur le flacon lui-même. Sortez vos binocles, c’est souvent écrit en tout petit! En plus, les noms des ingrédients sont écrits en latin, en anglais, en dénominations scientifiques. Un peu dur de s’y retrouver à première vue donc!

Un outil pratique existe sur le site « la vérité sur les cosmétiques« , il permet de rentrer le nom d’un ingrédient dans un moteur de recherche pour en connaître les caractéristiques : son origine, sa fonction, et s’il représente un risque ou pas. Il y a même des applications pour smartphone qui, en scannant le produit, vous permettent de comprendre de quoi il retourne. Ex: l’appli ThinkDirty

Il est souvent conseillé de regarder en priorité les cinq premiers ingrédients de la liste (qui les classe par ordre de proportion dans le produit) et de connaître les suffixes qui annoncent des composants de mauvais augure : -eth, -oxynol, -one, -oxane, -paraben, -phtalate, etc.

Pour plus d’infos, car cet article n’est qu’une petite synthèse et qu’il y a des pages très bien faites sur le sujet je vous renvoie à ce liens:

Edit : un article fait la synthèse des développements récents et des avantages de la cosmétique bio sur le site http://www.cles.com : juste ici.

 

2 réflexions sur « Les cosmétiques à la loupe sur le net : composition et sécurité »

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