Quelques lignes pour lancer le vaste sujet de la place du sucre dans notre alimentation. Comme nombre de mes copines, collègues et congènéres, je suis insatisfaite de ma silhouette / de mon poids / de ce pantalon fétiche dans lequel je ne rentre plus. Nous avons toutes googlé un jour « régime-éclair-ultra-efficace-option-patisserie » et sauf exception, déchanté devant les menus « surimi sans mayo au ptit dèj » (= protéinés) , « haricots verts brocolis en cure de 5 mois » (=hypocaloriques) ou « essayez de trouver des aliments bleus, car il n’y a que ça d’autorisé » (=inclassable mais vrai).
Bref, dans un projet de perte de poids et dans notre alimentation moyennement éduquée, on met souvent en avant la réduction des graisses et des sucres ingérés. Sauf que les prescripteurs de ce genre de réforme alimentaire ne vont pas au bout de la démarche en nous apprenant à reconnaître les graisses et les sucres cachés. En effet, un jus de fruit ou du pain blanc sont des sources de sucre maousse costaud, sans pour autant avoir l’air peu fréquentables!
Au sujet des sucres, je viens de lire Comment j’ai décroché du sucre, de Charlotte Debeugny (chez Marabout, 9,90€).
Formidable petit manuel que j’ai dévoré (c’est le cas de le dire) et qui m’a remis les idées au clair sur pas mal de sujets.
A savoir que les glucides se composent de trois éléments de base que l’on retrouve dans notre sang : le glucose (qui est utile directement en tant qu’énergie), le galactose et le fructose qui peuvent être convertis en glucose si besoin ou alors sont utilisés pour renforcer nos cellules ou en stockage pour les temps de disette.
Le taux de sucre dans le sang est une composante très importante de nos sensations de faim, d’énergie, de bonne humeur. Or ce taux est régulé par le pancréas qui a à sa disposition une hormone : l’insuline. Lorsqu’il y a trop de sucre dans le sang, la sécrétion de l’insuline permet un stockage de cet excédent dans nos cellules et un retour à la normale de notre taux.
Une fois de plus, la nature a donc bien fait les choses. Sauf que.
Sauf que nous mangeons beaucoup plus sucré que nos ancêtres, et que certains aliments vont pénétrer ultra rapidement dans le sang (c’est ce qu’on appelle un index glycémique très élevé) et donc faire bondir notre taux de sucre, bien trop haut par rapport à la dépense d’énergie en cours et donc par rapport à nos besoins réels. En réponse, le pancréas libère l’insuline en grande quantité et réussit à faire chuter notre glycémie, au point de passer rapidement en hypoglycémie!
Une petite pause ici parce que comprendre cela est capital – et éclairant quand on l’a déjà vécu : manger quelque chose d’ultra sucré, voire un ensemble d’aliments ultra sucrés (on parle ici de gros craquage) lorsqu’on a une dépense d’énergie moindre que celle d’une skieuse de fond peut nous condamner à une « double peine » : 1) on stocke tout cet excédent sans attendre 2) on retrouve très vite la sensation de faim et une baisse significative d’énergie … bref, on a de nouveau envie de sucré.
Parce qu’en plus, le sucre joue sur nos humeurs : il met en route toute la petite machinerie de la récompense au niveau du cerveau, avec hausse du taux de dopamine (hormone du plaisir) et tout et tout. Et pour se rendre compte de la léthargie et de la déprime dans lesquelles baigne un accro au sucre frustré (= entre deux repas en fait, flippant), il faut regarder le documentaire multiprimé « Supersize me« .
En effet, les fast food renferment énormément de sucres, et dans ce documentaire impressionnant, le cobaye fini par être complètement lessivé durant les heures séparant deux repas au MacDonald’s.
Pour revenir au livre de Charlotte Debeugny, je trouve que son chapitre consacré à la lecture des étiquettes de produits alimentaires devrait être connu de tous! Plus ça va, plus je me rends compte que mes quelques cours de bio au collège qui parlaient de nutrition me sont passés au-dessus de la tête… Alors que c’est un savoir de base, primordial.
Je ne savais pas du tout par exemple que les fibres ralentissent le passage du sucre dans le sang et qu’elles sont donc une composante d’autant plus importante de nos assiettes.
Enfin, les recettes qu’elle propose pour manger moins sucré sont alléchantes: je posterai les tests!!
Dans le registre des recettes sans sucre ajoutés, j’ai également bouquiné Sans sucre ajouté: la bible, 65 recettes sucrées naturellement, chez Marabout, 10,90€.
Je garde quelques unes des recettes sous le coude ( le pain complet, les pancakes , le carrot cake) mais je les trouve globalement très riches ( moult beurre de cacahuète dans les pâtisseries par exemple.