Cuisine veggie

Personne ne commet une faute plus grande que celui qui ne fait rien parce qu’il ne peut pas faire beaucoup.

– Edmund Burke

Encore une fois, il y a une histoire à raconter, une genèse à ce chapitre. Je crois que chaque prise de conscience est le résultat d’un cheminement, bien qu’elle nous apparaisse souvent brutale et sans « contexte ». Je m’explique.

Je crois que mon choix de ne plus manger de viande, en tout cas l’impossibilité morale dans laquelle je me trouve de le faire désormais, ne résulte pas seulement du visionnage d’un documentaire sur les traditions ancestrales de passage à l’âge adulte des tribus éthiopiennes (si vous ne le savez pas, on incise le ventre d’une chèvre -vivante- qui souffre tellement qu’elle se débat et se dépèce toute seule et ensuite, on lui prélève un peu d’intestin que l’on accroche autour du cou du fils prêt ainsi pour le grand rituel susdit – la chèvre est toujours bien vivante).

Bref, ce n’est pas seulement parce que ces images m’ont hantée pendant des semaines que je ne peux plus manger de viande. C’est aussi parce que quelques années plus tôt, j’ai découvert ce qu’était de prendre soin d’un animal en adoptant mon chat et qu’il est une personne, avec son caractère, ses bavardages et ses lubies, ses humeurs, son affection… C’est parce que je suis retournée à la campagne pour la première fois depuis des années et que j’y ai repris contact avec une nature que j’avais oubliée. C’est parce que les échos terribles des abattoirs sont parvenus jusqu’à moi, au travers de vidéos, parce que l’envers du monde glossy de la cosmétique a commencé à être connu (laboratoires de test chinois,etc.).

Une somme d’informations et de découvertes qui mène à ce point de bascule. Je n’ai franchi qu’une première étape pour l’instant. Je mange des produits laitiers, des oeufs, un peu de poisson. Tout de suite ça paraît moins sérieux mais ça ne m’inquiète pas, je sais que je vais évoluer à mon rythme vers un régime végétarien, voire végétalien. Comme  je l’écrivais ailleurs, mon métier de restauratrice de livres m’oblige de toute façon à travailler le cuir donc je fais le choix de mettre en place à mon petit niveau, ce qui peut me sembler cohérent, nécessaire. D’où la citation en exergue, en réponse à ceux qui trouve mon empathie trop « sélective » car elle n’engloberait pas encore les animaux marins. Chaque pas est important et j’assume le besoin de vivre ces changements progressivement, plutôt que de renoncer  de peur d’être jugée comme « fausse » vg.

Les produits laitiers, les oeufs me posent beaucoup question en ce moment. En rapport avec ce que disent les partisans du régime paléolithique notamment et surtout ceux qui traquent l’inflammation chronique. En effet, je souffre d’une maladie auto-immune depuis quelques années à peine et c’est lors de son diagnostic que, pour la première fois, je me suis posée la question de ce que je donnais comme carburant à mon corps. Finalement, qu’est-ce que j’ingurgite depuis des années, passivement, bêtement, inconsciemment? Des additifs, oh combien! Des pesticides en quantité aussi. Et puis des aliments auxquels je suis peut-être intolérante sans le savoir. Contre lesquels mon corps développe cette réponse immunitaire disproportionnée, responsable de ma maladie.

A mon sens, les produits d’origine animale sont associés à une non-nutrition ou en tout cas à une alimentation bien trop souvent fondée sur la consommation et non sur le choix réfléchi.

L’idée c’est de peu à peu aller vers une alimentation qui englobe plusieurs problématiques : celle de la cause animale, celle de la santé, celle du goût, celle de l’équilibre écologique. Je crois qu’au croisement de ces exigences existe une cuisine savoureuse, créative, simple et gourmande (très important ça la gourmandise!). Voilà donc je suis en recherche, j’apprends petit à petit à cuisiner différemment et je lis beaucoup sur le sujet pour m’y aider.

Ma bibliothèque culinaire, c’est d’ailleurs juste ici.

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